Histórias da Ecologia -Museu de Arte de São Paulo

Histórias da Ecologia propose d’élargir le regard porté sur l’écologie. Plutôt que de considérer la nature comme un espace extérieur à la société, l’exposition aborde l’écologie comme une trame relationnelle entre les êtres humains et les non-humains; animaux, plantes, forêts, fleuves, montagnes ou champignons. Cette approche remet en question les dualismes hérités de la modernité (nature/culture, humain/non-humain) et s’inscrit dans les pensées contemporaines d’une “tournure écologique” des sciences humaines et sociales.

Réunissant les œuvres de 116 artistes, majoritairement issus du Sud global, l’exposition tisse un réseau d’alliances artistiques et politiques face à la crise climatique. Les œuvres exposées révèlent autant les effets visibles du dérèglement que ses racines historiques – le colonialisme, le racisme environnemental et le capitalisme mondial – qui marquent les corps, les territoires et les écosystèmes.

Parmi les artistes exposé·es figurent Ana Mendieta, Rosana Paulino, Agnes Denes, Forensic Architecture, Lucy & Jorge Orta, Yinka Shonibare, Tabita Rezaire, Jes Fan, ainsi que des collectifs autochtones et mouvements sociauxtels que le MST (Mouvement des travailleurs ruraux sans terre) et le Movimento dos Artistas Huni Kuin.

Le parcours se déploie sur plusieurs étages du MASP, à travers cinq grands ensembles thématiques :

• Teia da vida (Toile de la vie), sur les interdépendances entre êtres vivants
• Geografias do tempo, autour des mémoires écologiques et géologiques
• Vir-a-ser (Devenir), qui explore les métamorphoses du vivant
• Territórios, migrações e fronteiras, sur les déplacements et les luttes territoriales
• Habitar o clima, qui interroge les manières de coexister face à la crise planétaire

De ces perspectives croisées émergent des cosmologies de résistance, des savoirs communautaires et spirituels qui ouvrent la voie à de nouveaux imaginaires écologiques.

Histórias da Ecologia s’inscrit dans un programme annuel du MASP dédié à l’écologie, comprenant également des expositions monographiques d’Abel Rodríguez, Clarissa Tossin, Frans Krajcberg, Hulda Guzmán, Minerva Cuevas, et du Movimento dos Atingidos por Barragens.

Cet engagement se traduit aussi par des actions concrètes : un groupe de travail sur la durabilité, des mesures de décarbonisation, l’achat d’énergie renouvelable, et un programme de gestion des déchets. Le nouveau bâtiment Pietro Maria Bardi du musée a d’ailleurs obtenu la certification environnementale LEED.

Sous la direction de André Mesquita et Isabella Rjeille, Histórias da Ecologia invite à une réflexion planétaire sur nos manières d’habiter la Terre. En plaçant les récits du Sud global au cœur du discours écologique, le MASP propose une vision décoloniale, sensible et interconnectée du monde — où l’art devient un terrain d’alliance entre les vivants.

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